Thursday, April 24, 2008

L’ALLIANCE BIENVEILLANTE (ou thérapeutique)



Il s’agit de ce qui est nécessaire de faire ou mettre en place (pré requis) pour que la personne puisse accepter le changement.

Le changement est en effet souvent assimilé à une crise. Or en fonction de la prédisponibilité à accepter le changement, cette crise peut être perçue soit comme un danger, soit comme une opportunité.

Par l’alliance bienveillante, on va aller plus dans l’opportunité que dans le danger. L’alliance bienveillante est basée sur une confiance mutuelle et développée par une exploration des sentiments/émotions (il est à ce sujet peut être plus facile de commencer par les émotions que par les sentiments car il y en a moins).

En préalable, il est nécessaire d’avoir un contrat bien négocié qui va permettre un CADRE solide. Il faut être clair par rapport à ses limites.

On peut essayer de renforcer cette alliance bienveillante par différents moyens :

1. Par l’acceptation de tout le contenu artistique et verbal. Cfr exemple de la personne qui a le sentiment d’être suivi car il a vu ses propres traces. On peut ne pas adhérer à l’interprétation de la personne (être suivie…) en revanche, on peut travailler sur le concept de traces/empreintes (apporter du sable et faire différents exercices avec les traces…)
2. Par un sentiment d’empathie c-à-d qu’on essaie de voir avec les yeux de l’autre, avec sa perspective. Empathie est différent de sympathie (« souffrir avec »). Dans les sciences humaines, l'empathie désigne une attitude envers autrui caractérisée par un effort objectif et rationnel de compréhension intellectuelle des ressentis de l'autre. Excluant particulièrement tout entraînement affectif personnel (sympathie, antipathie) et tout jugement moral. L'empathie se différencie de la contagion émotionnelle dans laquelle une personne éprouve le même état affectif qu'une autre sans conserver la distance qu'on observe dans l'empathie. Les théories modernes distinguent aussi l'empathie de la sympathie qui consiste aussi à comprendre les affections d'une autre personne mais qui comporte en plus une dimension affective : alors que l'empathie repose sur une capacité d'imagination, la sympathie repose plus sur la proximité affective avec celui ou celle qui en est l'objet.
3. Par la neutralité (éviter notamment le jugement esthétique ….)
4. Par le fait de montrer qu’on est intéressé par l’autre et qu’on a le désir de le comprendre (même si on ne le comprend pas).
5. En fournissant le matériel artistique en bonne organisation et en bonne qualité. Il vaut mieux peu de matériel de bonne qualité que beaucoup de matériel de bonne qualité (cfr chariots de J.Troll). On peut aussi encourager le client à avoir son propre matériel (cfr l’apprenti mécanicien qui investit dans son propre matériel, c’est quelque chose de sacré).
6. En manipulant les œuvres avec précaution et respect ! (l’œuvre est un prolongement de la personne qui l’a crée). On ne touche pas une œuvre sans demander la permission.
7. En stockant les œuvres dans un endroit sûr et accessible.
8. En se souvenant des contenus, des styles et des thèmes des œuvres qui sont créées. Pour bien se souvenir de cela, il existe divers moyens : prendre régulièrement des notes (fiches individuelles), regarder les œuvres et en faire des photos, bien préparer les interventions en groupes, …
9. En prévoyant des évaluations ponctuelles et régulières de manière à ce que les clients puissent mieux comprendre où ils vont. On parle de « relectures » : on regarde tout ce qui a été fait par le client et on fait un bilan.
10. En respectant les œuvres (on ne peut jamais rien changer sur une œuvre). Il ne faut pas non plus donner d’instructions au créateur (« tu devrais faire ceci ou cela… ») car dans ce cas on entre dans la manipulation. Enfin il ne faut pas donner son interprétation au client mais plutôt écouter son interprétation à lui.

Source : Notes personnelles - Formation Rhapsodie (G. Troll)

A ce sujet lire le livre de Daniel GOLEMAN « L’intelligence émotionnelle ».

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